mercredi 10 avril 2019

En avril, on ne touche pas aux juvéniles !


Petit Piou-piou tente maladroitement de déployer ses ailes de moineau dit « juvénile » car il n’a sur le dos que son premier plumage acquis dans le nid.

Qualifié de « nidicole », il est né tout nu et aveugle comme le pigeon, le merle et la mésange. Les oiseaux « nidifuges », comme la poule, le canard et le cygne, naissent déjà emplumés et quittent le nid dès leur premier ou deuxième jour de vie.

Pour la plupart des oiseaux, la période de reproduction dure de mars à juin. Mais il arrive que certaines espèces pondent en février, comme la chouette hulotte, voire en janvier comme le rouge-gorge.

Jusqu’alors nourri dans le nid par ses parents, Piou-Piou est grand débutant en matière de prise d’envol. Mais ce comportement est inné chez les oiseaux. C’est pourquoi, âgé de quelques semaines, il tente le grand saut car il se sent prêt. De toute façon, il n'a pas le choix car ses parents cessent de le nourrir pour l’inciter à prendre son indépendance.

Comme ses copains merles, grives et chouettes, Piou-piou quitte le nid sans savoir réellement voler. Sa première tentative maladroite le conduit donc directement au sol. Vulnérable, il hurle alors pour appeler ses parents, lesquels continuent à veiller sur lui à proximité, même si on ne le les voit pas.


De manière générale, il est indispensable de ne pas toucher et de laisser où il se trouve un oisillon emplumé tombé du nid. Il sera nourri au sol par ses parents jusqu’à son premier envol.

En cas de danger manifeste (proximité de la route, présence de chats, chaleur intense), il est préférable d’enfiler des gants et de le placer en hauteur, dans une boîte à chaussures tapissée d’herbe et de feuilles sèches posée sur un muret ou dans un buisson à l’endroit où il a été recueilli.

En revanche, les oisillons en duvet ou peu emplumés doivent être replacés dans le nid. Pour ce faire, réchauffez Piou-piou dans vos mains munies de gants avant de le remettre au nid, puis surveillez à distance le retour des parents. S’ils ne reviennent pas au bout d’une heure trente à deux heures, il vous faudra recueillir Piou-piou et les remplacer.

Dans tous les cas, n’essayez pas de le lancer dans les airs pour le forcer à prendre son envol. S’il semble en âge de commencer à voler, tournez-vous contre le vent, prenez Piou-piou sur la paume de votre main, levez le bras tendu au-dessus de votre tête et attendez qu’il s’envole de lui-même.

Rappelons qu’il est illégal de détenir ou de transporter un oiseau sauvage, même blessé, sans autorisation. Il faudra donc limiter sa présence dans votre domicile et contacter en priorité le centre de soins autorisé le plus proche, ou un vétérinaire, ou la Direction départementale de la Protection de la Population (DDPP), ou encore l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS).

Pour sauver Piou-piou, la règle de base est donc de limiter au maximum toute intervention humaine et de ne pas tailler les haies du 1er avril au 15 août pendant la période de nidification. Si vous vous sentez démuni, vous pouvez obtenir des renseignements auprès d'un vétérinaire, de la Ligue de Protection des Oiseaux, du Groupe Ornithologique et naturaliste du Nord et de la LPA de Calais.

Pour terminer, nous vous conseillons la lecture de la super BD ludique et pédagogique de Margaux Kindhauser qui vous aidera à tout comprendre et à agir au mieux pour les bébés oiseaux tombés du nid : Oisillons en détresse, que faire ?

Bon vol petit Piou-piou !








Crédit photos : Stockvault-Pixabay